La forêt semi-sèche, la plus rare de l’île, est gravement menacée d’extinction : il ne reste plus qu’1% de sa surface d’origine. Face à ce constat, le parc National de La Réunion en association avec le Conservatoire du littoral, la DEAL, le Conseil régional et le Conseil général, a mis en place un programme d’envergure de conservation de cette forêt semi-sèche, avec le soutien financier de la Commission européenne (programme Life +). L’objectif prioritaire est de COnserver, REstaurer et reconstituer les habitats semi-XErophiles du massif de La Montagne sur l’île de La RéUNion (COREXERUN).
Les étapes du projet sont : la préparation cartographique, puis les phases de récolte des semences, de mises en culture, de lutte contre les espèces exotiques envahissantes, de plantation d’arbres indigènes et suivi des travaux.
En quoi est-ce une « innovation sociale »? (sur la base de la grille de critère de l’Avise)
Réponse à un besoin social mal satisfait
Une île en plein développement, qui souhaite s’inscrire dans une démarche de développement durable se doit de conserver et de restaurer sa biodiversité. La transformation intentionnelle des écosystèmes dégradés par l’homme (et les espèces envahissantes dans ce cas) en un écosystème viable, nécessite une organisation et une planification. Il s’agit donc d’un projet de long terme au coeur même des missions du parc National de La Réunion.
Génération d’autres effets positifs
L’effet positif principal porte sur la sensibilisation du public local à la préservation de l’écosystème et la réappropriation du patrimoine naturel et culturel. En particulier, le projet permet la formation de nombreux bénévoles qui acquièrent des connaissances en restauration écologique : reconnaissance d’espèces indigènes ou exotiques, savoir-faire en technique de plantation en milieu naturel etc.
Expérimentation et prise de risque
Les incertitudes ont porté sur les techniques de récoltes d’espèces, sur les procédés de mises en culture et méthodes de plantation : plusieurs protocoles ont été testés ; il a fallu diversifier les pratiques pour maximiser les chances de succès. Le projet COREXERUN permettra de diffuser une méthodologie et des procédures d’interventions dans d’autres zones des Mascareignes.
Implication des acteurs concernés
Le caractère innovant porte ici sur l’ampleur de la mobilisation. Plusieurs structures associatives, publiques ou privées se sont associées pour soutenir le projet au cours des différentes étapes du reboisement :
-Les habitants de la Grande Chaloupe avec l’association de quartier Ravine à Malheur et Grande Chaloupe,
-Les jeunes en formation avec le RSMA (Armée),
-Les élèves des écoles élémentaires de Ste Marie, St Denis, La Possession et St Paul,
-Les étudiants du Lycée agricole de St Paul et ceux de l’Université de La Réunion,
-Les bénévoles des associations SREPEN, IRT, APN,
-Le 'Lions Club' et Cilaos Initiatives,
-Les salariés des entreprises EDF, ID LOGISTICS OI et de l’association ASDR,
-Les participants du Pandathlon 2012, etc.